Toute forme de travail ou d’activité qui prive les enfants de leur droit à l’enfance est considérée comme du travail. Les statistiques du Fonds international des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) montrent que 160 millions d’enfants travaillent, soit un enfant sur dix dans le monde. Cette situation est plus grave dans de nombreux pays en voie de développement d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. L’Afrique sub-saharienne compte à elle seule 86,6 millions d’enfants travailleurs. Cette situation est si alarmante que la communauté internationale ne peut se taire. C’est pour cette raison que le 12 juin de chaque année est célébrée comme la Journée mondiale contre le travail des enfants pour sensibiliser et tenter d’éradiquer ce phénomène.
En tant que Maristes de Champagnat, nous sommes appelés à protéger les enfants et à plaider pour leurs droits. Nous avons hérité cela de Saint Marcellin Champagnat qui a passé sa vie à former des Frères pour éduquer les enfants vivant dans la pauvreté et l’ignorance. Aujourd’hui, nous continuons à éduquer les enfants pour qu’ils jouissent de leurs droits en leur donnant des opportunités à travers nos œuvres éducatives et sociales ainsi qu’à travers les ONG et fondations maristes qui soutiennent des projets éducatifs et promeuvent les droits des enfants dans les pays en voie de développement.
Ceci est en accord avec le 22e Chapitre général qui appelle à défendre et à promouvoir les droits des enfants et des jeunes en mettant en œuvre de manière proactive des politiques pour leur protection contre tout type d’abus.
L’Église catholique condamne de manière forte le travail des enfants. Le décrivant comme une « plaie », le pape Léon XIII a averti qu’il fallait prendre grand soin de ne pas placer les enfants dans les ateliers et les usines avant que leur corps et leur esprit ne soient suffisamment développés. De même, le 11 juin 2014, le pape François a brandi un carton rouge au travail des enfants et a appelé chacun, en particulier les familles, à protéger la dignité des enfants et à leur offrir la possibilité de grandir dans un environnement sain. Faisant référence au travail des enfants comme un fléau qui étouffe les enfants de leur joyeux élan d’espoir, il a insisté sur le fait que tous les enfants doivent pouvoir jouer, étudier et grandir dans un contexte harmonieux d’amour et de sérénité dans leur propre famille. Il a également profité de cette occasion pour réitérer l’engagement de l’Église catholique à promouvoir et à coordonner les initiatives visant à protéger les enfants.
Tout indique que l’extrême pauvreté et le chômage des parents sont les facteurs qui exposent le plus les enfants, en particulier dans les pays en voie de développement. À cet égard, un effort conjoint est nécessaire pour éradiquer la pauvreté et corriger les distorsions du système économique actuel, qui concentre les richesses dans les mains de quelques-uns. Nous devons également soutenir les organisations de la société civile et les groupes religieux pour qu’ils fassent pression sur les États et les acteurs économiques afin de créer des opportunités de travail décent avec des salaires équitables qui permettent aux familles de subvenir à leurs besoins sans que leurs enfants soient obligés de travailler. En outre, nous devons faire une option pour les enfants qui travaillent en condamnant le travail des enfants. Nous pouvons également nous y attaquer en sensibilisant le public, en soutenant et en encourageant les familles pauvres à envoyer leurs enfants à l’école, en décourageant leur emploi dans les foyers et dans les usines, ainsi qu’en soutenant les ONG et les fondations comme FMSI et SED Espagne qui travaillent au profit des enfants et des jeunes dans les pays en développement.
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Fr. Francis Lukong – Secrétariat de la Solidarité
(Source : www.champagnat.org – 12 juin 2022)
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