Le 21 novembre 2020, nous avons publié un article sur le travail de Frère Marino Primiceri, Frère Mariste belge, en Tanzanie.  Il est décédé subitement lors de son passage en Europe, alors qu’il se préparait à retourner en Afrique avec de nouveaux projets.  Les amis de Maristes en Mission avaient soutenu son œuvre missionnaire.

Voici les mots du Provincial à l’occasion d’une Eucharistie célébrée en sa mémoire à Genval le 13 mai dernier.

Comme vous le savez, frère Marino est décédé subitement le 22 mars dernier, à l’âge de 75 ans, dans la 58ème année de vie religieuse.

Il venait d’arriver la veille à Rome dans la communauté de San Leone Magno.  Le jour-même, nous avions prévu de nous rencontrer à la Maison Général avec le Frère Wenceslas, le nouveau provincial de la Province d’Afrique Centre-Est (PACE) qui comprend le Congo RDC, le Rwanda, la République Centre-Africaine, la Tanzanie et le Kenya.  Son désir était de revenir travailler au Congo RDC.

Tous, nous avons été pris au dépourvu.  Mais le tam-tam a bien fonctionné et la nouvelle s’est rapidement répandue dans tous les coins de l’Afrique où il était bien connu et apprécié. 

Frère Marino

Marino est né à Casarano, dans le fin fond de la botte de l’Italie il y a 75 ans. 

En 1948, alors qu’il n’a qu’un an et demi, ses parents Antonio et Pasquina décident de déménager en Belgique pour trouver du travail dans les mines.  Un frère et une sœur agrandiront la famille.

C’est à Jumet qu’il entrera à l’école primaire des Frères.

A l’âge de 12 ans, il entre au Juvénat à Arlon, dans le sud de la Belgique, puis 4 ans plus tard il fait son postulat et son noviciat à Habay.  Il émettra ses premiers vœux le 15 août 1964, à Habay et ses vœux perpétuels le 2 janvier 1973 à Casarano en présence de Frère Edouard, délégué du Frère Bertrand, alors Provincial de Belgique-Hollande.

Devenu Instituteur en 1967 et Régent en 1970, il mettra ses talents au service des jeunes quelques années en Belgique (à Arlon).

C’est après son service militaire qu’il répond à l’appel de partir en mission en Afrique.  Nous sommes en 1976.  Il arrive au Zaïre où il est d’abord enseignant à Niangezi et Bobandana.

Nous le retrouvons aussi à Bukavu et Kindu, après un séjour de formation en Belgique.

En 2000, il va dans la mission d’Obama Bay au Kenya et 2 ans plus tard, il revient au Congo RDC à Kisangani et Goma où il aura un souci particulier pour les enfants de la rue et des enfants soldats.

Après un nouveau séjour en Belgique, c’est pour la Tanzanie cette fois qu’il s’envolera en 2014.  Là il rejoindra les plus pauvres d’entre tous, les abandonnés de la société, les personnes avec un handicap mental, surtout des mamans avec leurs enfants.  Aux côtés de l’abbé Bisseco, il dépensera ses énergies pour cette Cité de la Miséricorde, faisant de nombreux aménagements pratiques pour améliorer les installations rudimentaires de ce centre. Il était heureux au milieu des plus pauvres même s’il reconnaissait que la situation était très inconfortable.

Lors de son dernier séjour en Bruxelles, au mois de mars dernier, nous réfléchissions ensemble comment financer et construire un espace de jeux pour les enfants qui l’aimaient beaucoup, car il améliorait leur quotidien.

Selon moi, Marino, a vécu comme un Frère Mariste prophétique, rejoignant les plus délaissés, dans les périphéries géographiques et existentielles, comme nous y invite le Pape François.  Il était un homme libre, parfois difficile à saisir, un homme de foi profonde, digne fils de Marcellin Champagnat. 

Il a touché le cœur de tous ceux qu’il a rencontrés, surtout en Afrique et en particulier les enfants et les jeunes.

A l’occasion de la messe des funérailles que nous avons vécue à la Maison Générale le 24 mars dernier, en présence du Frère Ernesto, des membres du Conseil général et des Provinciaux réunis pour la Conférence générale, le frère Wenseslas, Provincial d’Afrique Centre-Est, avec les mots qui venaient de son cœur, nous a dit combien il avait été marqué, alors qu’il était étudiant, par les paroles et le témoignage de Frère Marino.  Selon lui, c’est grâce à Marino qu’il est devenu Frère Mariste et qu’il a persévérer.  Il reste pour lui un modèle à imiter au service des jeunes les plus pauvres.

C’est le lendemain, le 25 mars, en la fête de l’Annonciation, que j’ai pu l’accompagner vers sa dernière demeure dans sa ville natale de Casarano.  Sa maman qui allait célébrer son 103ème anniversaire était en en fin de vie ; elle l’a rejoint le soir même auprès du Seigneur de Pâques.

Le Seigneur les accueille dans la joie de la résurrection, avec Marie, notre bonne mère, saint Marcellin Champagnat, notre fondateur, et tous les maristes qui nous ont précédés au Ciel.

Que Dieu soit béni !

Frère Robert Thunus

Provincial de la Province d’Europe Centre-Ouest

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