Rencontre avec l’un des Grand-Maîtres de l’Ordre de Saint-Lazare:

Louis-Stanislas-Xavier de France

Comte de Provence, Duc d’Anjou

(Futur Roi Louis XVIII)

43ème Grand Maître (1773-1814)

Le Comte de Provence est né à Versailles le 17 novembre 1755. Il est le quatrième fils du Dauphin Louis et le frère cadet du Duc de Berry, futur Louis XVI. Le décès de ses aînés et de son neveu, le jeune Louis XVII, le conduiront sur le trône lors de la restauration de la monarchie en 1814.

Le Duc de Berry, 42ème Grand Maître de l’Ordre de Saint-Lazare, à la mort de son père, le Dauphin Louis, en 1773, devient lui-même Dauphin et futur roi de France. Il ne peut plus assurer la charge de Grand Maître. Son frère, le Comte de Provence, est sollicité pour assurer la Grande Maîtrise. Le Chancelier, Marc-Antoine-René d’Argenson, convoque le Chapitre général le 17 décembre, lors de la fête de Saint-Lazare, en l’église royale et paroissiale de  Saint-Louis de Versailles. A l’issue du Chapitre, le Comte de Provence est reçu comme Grand Maître.

Sa proximité avec le pouvoir royal lui permet de développer un certain nombre de projets. Un état de 1777 permet de connaître le détail des activités hospitalières et agricoles de dix sept commanderies dans le royaume de France. Le Comte de Provence désire réaffirmer l’identité de l’Ordre de Saint-Lazare et le distinguer clairement de celui de Notre-Dame du Mont-Carmel. Un règlement du 31 décembre 1778 redéfinit les insignes et les tenues des chevaliers de Saint-Lazare afin de revenir à leur tradition historique : croix verte, ruban vert, manteau noir et croix brodée en « paillons verts » pour les profès. Un autre règlement du 21 janvier 1779 séparera définitivement les deux Ordres, celui du Mont-Carmel étant réservé aux élèves de l’Ecole Militaire. Celui-ci ne sera plus attribué après 1788.

La révolution française déclenche une guerre civile. Le 20 juin 1791, après la prise en otage de la famille royale aux Tuileries, le Comte de Provence part en exil avec le Conseil des Primats de l’Ordre (les quatre chevaliers les plus anciens, dont le Vicomte d’Agoult et le Comte de Cossé-Brissac). Tout d’abord à Coblence, puis Vérone et Mittau où il est accueilli par le Tsar Paul Ier, nouveau Grand Maître de l’Ordre de Malte. Ce dernier nommera commandeur de l’Ordre de Malte onze chevaliers de Saint-Lazare et le Comte de Provence fera chevalier de Saint-Lazare vingt personnes de l’entourage du Tsar dont deux de ses fils, orthodoxes. Ces nominations, ainsi que celles de chevaliers protestants lors du séjour du Comte de Provence en Suède, bien que problématiques pour un ordre catholique, à l’époque, seront à l’origine de la vocation à l’unité des chrétiens de l’Ordre de Saint-Lazare.

Après la chute de l’Empire, en 1814, le Comte de Provence devient le Roi Louis XVIII. A ce titre, il ne peut conserver la Grande Maîtrise de l’Ordre, mais il confie sa réorganisation en France au Conseil des Officiers. Le Vicomte d’Agoult devient Chancelier, l’Abbé Picot Chapelain général, le Baron Silvestre Hérault d’Armes, le chevalier Duprat-Taxis agent général, le Baron Dacier historiographe. Un état de juillet 1814 identifie trente deux chevaliers à Paris et un nombre comparable se réinstalle en Province à leur retour d’émigration.

Le Comte de Provence portera jusqu’à sa mort, en 1824, les insignes de l’Ordre de Saint-Lazare, en particulier la croix de chevalier profès sur laquelle est brodée en son centre la devise de l’Ordre : « Atavis et Armis ».

Ecrit par Philippe Jourdain, Grand Capitulaire de l’Ordre de Saint Lazare

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