À l’entrée du Collège Mariste de Canberra, une silhouette recroquevillée dort sur un banc du parc. Il s’agit en fait d’une statue de ‘Jésus sans-abri’. Cette figure qui est en fait une sculpture en bronze, bénie récemment par l’archevêque Prowse, est l’une des quelque 100 statues de ‘Jésus sans-abri’ dans le monde.
L’idée de ‘Jésus sans-abri’ est née lorsque l’artiste canadien Timothy Schmalz est passé en voiture devant des personnes vivant dans la rue à Toronto. Au milieu de l’agitation de la ville gisait, en contraste, la forme fragile d’une personne recouverte d’une couverture. Il a été bouleversé et a senti avoir reconnu Jésus.
La sculpture se veut être ‘une traduction visuelle de Matthieu 25’. Dans ce chapitre de l’Évangile de Matthieu (cf. Mt 25, 31-46), Jésus se compare à un sans-abri pour enseigner le besoin de compassion. Le passage de l’Évangile révèle lentement son message, tout comme ‘Jésus sans abri’. Au début, vous ne voyez que la statue d’un sans-abri, mais en y regardant de plus près, vous vous rendez compte que c’est Jésus par les stigmates dans les pieds qui dépassent de la couverture.
Nous avons beaucoup discuté du meilleur endroit pour installer la sculpture. L’endroit le plus évident serait juste à l’extérieur de la chapelle du collège. Chaque fois que vous entrerez ou sortirez de la chapelle, la sculpture vous rappellera qu’il ne suffit pas d’écouter la parole de Dieu à la messe, mais qu’il faut aussi la mettre en pratique.
Nous avons également pensé que ce serait une sculpture remarquable pour mettre en évidence le nouveau bâtiment du Jubilé, juste à l’extérieur de la cantine, en exaltant les vertus de la gratitude, du fait d’être reconnaissant du privilège de savoir d’où viendra notre prochain repas.
Nous avons cependant décidé qu’il serait préférable de la placer près du portail du Collège. Là, chaque fois que vous entrerez au Collège, elle vous rappellera que, dans de nombreux endroits du monde, les enfants n’ont pas accès à une éducation, même rudimentaire. Et chaque fois que vous quitterez le Collège pour rentrer chez vous en fin d’après-midi, cela vous rappellerait qu’il y a beaucoup d’hommes et de femmes sans abri, même dans cette belle ville de Canberra, qui dorment chaque nuit à la dure sur des bancs dans des parc et sous des arbres pour s’y mettre à couvert, tout comme ‘Jésus, le sans-abri’.
L’intérêt des traits de la sculpture est que la figure enveloppée de Jésus n’occupe pas entièrement le banc du parc sur lequel il dort. La sculpture vous invite, littéralement, à vous asseoir aux pieds du Christ.
La caractéristique intéressante de la sculpture est que la personne de Jésus enveloppée n’occupe pas entièrement le banc du parc sur lequel il dort.
La sculpture vous invite, littéralement, à vous asseoir aux pieds du Christ. Il y a une place pour s’asseoir près de la statue et la toucher, peut-être pour prier. J’aime l’idée d’un garçon décrivant le lieu de ramassage à l’avant du Collège comme « assis à côté de Jésus sans abri ».
Bien que la statue puisse être provocante pour certaines personnes, elle est l’affirmation résolue de qui nous sommes au Collège Mariste, les personnes avec lesquelles nous devons nous engager et nos responsabilités pour prendre soin et même apprendre à connaître ceux qui vivent en périphérie de notre société.
Matthew Hutchison,
Directeur du Collège Mariste de Canberra (Australie)
(Tiré de la revue Lavalla, Journal des Écoles Maristes d’Australie, juin 2020, avec l’autorisation de l’auteur et de l’éditeur)
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Impressionnant et interpellant !