La Bonne mère
La Bonne Mère était le titre préféré que Marcellin Champagnat ait donné à Marie.
Parmi les différentes statues de Marie que Marcellin avait avec lui et qui l’ont accompagné lors de la naissance et du développement de l’Institut des Frères Maristes, il y en a une particulière : la statue de la Bonne Mère. La statue, montrant Jésus dans les bras de Marie, est une image de tendresse et de la présence aimante de Marie. L’enfant Jésus, calme et confiant, est dans une attitude de totale dépendance envers Marie. Cette attitude de confiance est fondamentale dans la vie et la spiritualité de Marcellin.
L’image était populaire en France au 19e siècle. Le titre n’est pas original. Mais il l’a fait sien et y est revenu encore et encore dans ses écrits.
Ressource ordinaire
« Notre Ressource Ordinaire » est un autre titre pour Marie utilisé dans la tradition mariste. L’expression « Notre Ressource Ordinaire » faisant référence à Marie n’apparaît pas dans les écrits de Marcellin Champagnat. En ce sens, la référence du frère Jean-Baptiste dans sa « Vie de Marcellin Champagnat » n’est peut-être pas historiquement exacte.
Le frère Jean-Baptiste présente l’incident suivant. En 1830, la Congrégation n’avait pas été approuvée par le gouvernement et il était question qu’elle soit supprimée. C’est dans ces circonstances difficiles, au lieu de perdre son calme et son courage, que le Père Champagnat a eu recours à la Sainte Vierge, lui confiant sa communauté. Ayant rassemblé les Frères, le Père Champagnat leur a dit : « Ne soyez pas effrayés par les menaces qui vous sont faites, et mettez de côté toute peur pour votre avenir. Marie, qui nous a réunis dans cette maison, ne nous permettra pas d’en être chassés par la méchanceté des hommes. Soyons plus fidèles que jamais : elle est ‘notre Ressource Ordinaire’ ». C’était la seule précaution qu’il jugeait nécessaire de prendre. Et Marie, en qui il avait placé toute sa confiance, ne l’a pas abandonné.
La citation pourrait ne pas être entièrement vraie du point de vue historique. Or le titre a été transmis aux Frères de génération en génération pour qu’on puisse le considérer comme faisant partie de la tradition mariste.
Frère Seán D. Sammon, dans la préface du document mariste L’Eau du Rocher (2007) fait cette constatation : « Cette spiritualité naquit de la propre expérience de Marcellin Champagnat de se sentir aimé par Jésus et appelé par Marie. Lui, comme les autres pionniers maristes, était convaincu que Marie voulait que sa Société constitue le modèle renouvelé d’être Église.
Les Maristes de Champagnat, Frères et Laïcs, s’efforcent de boire à L’Eau du Rocher (cf. Exode 17, 1-7), et aspirent à étancher leur soif à cette source. Abreuvés de cette eau de vie, ils/elles peuvent montrer à ceux et celles qui les rencontrent la perle de l’Évangile qui pour eux/elles est de suivre le Christ à la manière de Marie.
Frère Maurice Taildeman
(À partir d’un atelier sur la spiritualité mariste animé par Frère Tony Leon en 2014 et avec l’autorisation de nos confrères d’Australie)
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