En ce mois de mai, nous avons voulu vous présenter l’un des Objectifs de Développement Durable. Plus précisément, le numéro 8 : « Travail décent et croissance économique ».
Un des dangers possibles de ces objectifs, qui sont très bien pensés et qui se veulent ambitieux, est que nous restions dans une formulation de très belles déclarations et que nous ne soyons pas capables de les traduire dans la vie concrète des gens. C’est toujours un risque. Le risque de théoriser. Théoriser pour apaiser nos consciences. Consciences qui doivent nous conduire vers ceux qui sont dans le besoin. Un besoin auquel nous voulons, comme Maristes de Champagnat, répondre.
Certains indicateurs nous indiquent une amélioration relative, dans les données globales, par rapport à cette question. Cette amélioration, cependant, ne doit pas nous faire oublier les milliers de personnes qui n’ont toujours pas de travail décent. Des personnes concrètes, parfois dans notre entourage le plus proche, qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts, qui ne parviennent pas à apporter des réponses adéquates aux besoins de leurs familles. Une situation qui a été considérablement aggravée par les conséquences que la situation actuelle de crise pandémique nous a apportées, et continue à nous apporter.
En tant que Maristes, nous ne sommes peut-être pas directement impliqués dans la création d’emplois, ce qui nous permettrait d’offrir des emplois suffisamment rémunérés dans des conditions pleinement dignes. Mais nous sommes directement impliqués dans le domaine de l’éducation, ce qui nous donne une grande opportunité de préparer les futures générations de femmes et d’hommes, une opportunité de leur offrir une éducation complète, une opportunité de fournir à des milliers d’enfants et de jeunes les outils nécessaires pour affronter leur avenir avec des garanties suffisantes de trouver un emploi décent qui leur permettra de se développer pleinement.
La croissance économique doit tenir compte de certains paramètres. Que la richesse générée soit répartie entre toutes les classes sociales, en particulier entre celles qui en ont le plus besoin. Elle doit être durable, c’est-à-dire être le fruit de l’attention portée aux personnes et aussi à notre maison commune. Les données, dans le monde, ne peuvent nous laisser indifférents. Même certaines « bonnes » données dans les pays dits « développés » ne doivent pas nous inciter à l’autosatisfaction, car la pauvreté et la marginalisation se retrouvent trop souvent dans ces pays aussi, liées dans presque tous les cas à l’absence de travail ou à un emploi précaire.
Les femmes et les enfants sont parmi les groupes qui souffrent le plus des conséquences du manque de travail ou d’un travail de faible qualité. Quel est notre rôle en tant que Maristes, frères et laïcs de Champagnat ? Nous n’allons pas offrir ici des réponses miraculeuses, mais nous pouvons penser à la manière dont Jésus de Nazareth agirait, à ce qui émouvrait notre Bonne Mère, à ce que seraient les initiatives que Marcellin promouvrait.
Nous trouvons aussi des réponses dans la société civile. De nombreuses organisations cherchent également de nouveaux engagements de la part des gouvernements, des organisations qui mobilisent des personnes et des ressources pour servir les plus démunis. Les Nations Unies ont présenté une feuille de route pour remédier à cette situation, qui a été aggravée par le Covid. Le pape François montre également la voie, dans sa dernière encyclique, vers la fraternité universelle. Nous avons besoin les uns des autres. Nous devons prendre soin les uns des autres en tant que frères, entre pays, entre continents, entre religions, entre institutions. Nous avons besoin d’une approche globale et d’une vision holistique.
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Fr. Ángel Diego, Directeur du Secrétariat Solidarité
(Source : www.champagnat.org – 20 mai 2021)
Crédit photos : Logo Frères Maristes – Logo Développement Durable Nations Unies.
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